lundi 13 février 2012

Une Étrange bonnefemme

Pendant que j’étais en voyage, j’ai reçu un courriel d’une collègue qui m’annonçait une grande nouvelle : l’Étrange M. avait enfin changé d’identité. Vous pouvez vous rafraîchir la mémoire ici.
Affublée d’un nom hyper québécois, elle a décidé de le changer pour un nom composé-sans-trait-d’union-à-connotation-italo-allemande. Les deux prénoms ne vont pas du tout ensemble.

Elle a même changé son nom de famille.

Elle a envoyé un courriel à tout le groupe en leur annonçant que dorénavant, on devait l’appeler par son nouveau nom et que si on voulait connaître les raisons de ce choix, on n’avait qu’à lui
demander (je suis certaine qu’elle sera très ouverte et à l’aise…)

Donc, pour les besoins de la cause, je me vois dans l’obligation de la rebaptiser La plus-qu’étrange. Voyez la subtile utilisation du nom composé pour nous ramener à sa nouvelle identité !

Quand j’ai reçu le courriel de G., j’ai tout de suite trouvé le nom affreux.

Dès ma première journée de retour au bureau, elle m’aperçoit et vient me voir.

La plus-qu’étrange, comme pour se débarrasser d’une tâche ingrate : Allô. J’ai changé de nom, je m’appelle maintenant…

Maman pieuvre : Oui, j’ai lu ton courriel. Euh… félicitations ! Pourquoi ces noms exactement ?

La plus-qu’étrange : XXX vient d’un roman de Marguerite Yourcenar. Je trouvais le nom trop long donc j’ai choisi un genre de dérivé du nom. YYY vient d’une de mes enseignantes que j’ai beaucoup aimée et le nom de famille, ben, je veux pas en parler. Je ne veux pas tout dévoi ler !

(Ben c’est parce que tu nous a dit que si on voulait savoir, on pouvait te le demander, mais bon).

Maman pieuvre
: Et ta fille ? Elle a dit quoi quand tu lui as annoncé ?

La plus-qu’étrange : Elle a dit OOOOOOHHHHHHH ! Et c’est tout.

(La pomme ne tombe pas loin du pommier si vous voulez mon avis…)

Maman pieuvre : Donc tu voulais repartir à neuf, laisser le passé derrière et regarder vers l’avant. Un clean slate comme on dit ?

La plus-qu’étrange, tout bas : Pas complètement clean, mais bon.

Maman pieuvre : Alors tu te sens comment maintenant que tu as ta nouvelle identité, ta nouvelle vie ?

La plus-qu’étrange : Je me sens exactement comme avant.

Maman pieuvre : Ben ça n’a pas marché ton idée !

Pas besoin de vous dire que depuis ce temps, quand je lui parle, j’évite d’utiliser son nom, je ne m’adresse qu’à elle que lorsqu’elle me regarde. On m’a dit qu’elle se fâchait après les personnes qui l’appelaient encore M. Elle n’a aucune tolérance et ne nous donne aucune chance !

lundi 6 février 2012

Petite leçon d'histoire

Je fais souvent des muffins maison. Même pas 2 jours et ils sont dévorés. La plupart du temps.
La semaine dernière, quelques pauvres fraises un peu flétries jonchaient le fond d’une barquette. Comme j’avais aussi 2 bananes qui avaient fait la guerre, je décide de concocter des muffins fraises et bananes. Je les ai trouvés délicieux.
Verdict des enfants : moyen.

Un soir, Fillette avait besoin d’une collation avant d’aller au lit. Comme il restait deux petits muffins esseulés qui attendaient d’être libérés de leur supplice, je lui dis :

Maman pieuvre : Mange donc un muffin comme collation qu’on les finisse.

Fillette : (soupir). Pourquoi tu ne les as pas faits seulement aux bananes comme d’habitude ?

Maman pieuvre, qui a SOUVENT eu la même conversation avec ses enfants, donc s’impatientant tout-de-go : Mais vous êtes donc bien conservateurs! Je n’en peux plus! C’est fatiguant!

Fillette : Qu’est-ce que ça veut dire?

Maman pieuvre : Ça veut dire qu’il faut toujours que tout soit pareil, aucun changement, que tout reste comme avant.

Fillette, d’un ton catégorique : Ben c’est ça. Moi je suis comme Maurice Duplessis.

J’éclate de rire. Au moins, elle écoute à l'école...

Je l’ai bien avertie que je l’appellerais Momo si elle avait d’autres récriminations du genre!

Pour mes lecteurs européens, Maurice Duplessis a été premier ministre du Québec dans les années 40 et 50 (la Grande Noirceur) où la population était sous le joug du clergé. Son manque d’ouverture et son refus du changement ont fait en sorte que la population ne l’a pas réélu après un long règne.