mercredi 25 février 2009

Vive le système de santé gratuit

Je suis certaine qu'hier, vers 13h, vous avez tous entendu mon soupir de soulagement virtuel.

Petit Monsieur a une entorse. Pas besoin de plâtre.

Voici un petit aperçu de notre système de santé québécois.

Lundi pm, Petit Monsieur saute de la troisième marche et se blesse au pied. Il ne peut pas mettre son pied par terre, ça fait trop mal. Au lieu de partir et d'attendre 13 heures à l'urgence avec un enfant de 6 ans, je me dis que j'irai faire ses radios dans le privé. Je trouve 2 cliniques de radiologies sans rendez-vous. J'appelle pour m'informer si on peut juste débarquer là sans papiers. Qu'en pensez-vous? BIEN SÛR QUE NON.

Vivant dans la région du Québec où les services en santé sont les plus pourris, je dois vous avouer que nous faisons tout de même partie des privilégiés qui ont un pédiatre pour leurs enfants.

J'appelle ladite pédiatre pour qu'elle me fasse un papier pour les radiographies. J'explique mon histoire à la secrétaire zélée qui me dit :

- Le Docteur doit le voir avant de vous faire un papier.

Maman pieuvre : Pas de problème, on arrive.
Secrétaire zélée : Ben non, elle peut pas le voir aujourd'hui, y'a pas de place.
Maman pieuvre, qui revendique quand même un droit d'accès à son pédiatre : Ah bon?
Secrétaire zélée : J'ai pas de place avant la semaine prochaine.
Maman pieuvre : ....
Secrétaire zélée : Allô?
Maman pieuvre : Il peut pas marcher...
Secrétaire zélée, qui soudainement voit un trou dans l'horaire : J'aurais jeudi 11h.
Maman pieuvre : On est lundi!
Secrétaire zélée : C'est tout ce que j'ai.
Maman pieuvre, d'une manière sarcastique : Ben merci beaucoup pour votre aide.
Secrétaire zélée, qui n'a pas saisi le sarcasme : De rien!

Alors en route pour l'hôpital où nous avons baigné dans un aquarium de microbes, de mucus et de virus pendant plusieurs heures.

L'important c'est qu'il n'ait rien de grave. On aura une belle semaine de relâche! Youppi!

lundi 23 février 2009

Et le gagnant est...

Désolée, je ne vous ai pas oubliés. Petit Monsieur a peut-être un pied cassé alors disons que je suis un peu stressée... j'attends la visite de ma copine médecin (Hallelujah!!!).

Alors, les résultats. Il n'y a pas UN, mais DEUX gagnants!

Bravo à Garamond et à Grébiche humaine qui ont bien deviné. En effet, les chances sont très bonnes pour que nous partions en famille à ..... San Francisco! Selon moi, une des plus belles villes des États-Unis avec ses rangées de maisons victoriennes près de l'eau. Fin juin, il fera beau, pas trop chaud. Ça doit faire au moins 15 ans que je n'y ai pas mis les pieds, j'espère bien y retourner.

Alcatraz, la baie, Lombard Street, le Golden Gate Bridge, les rues si abruptes. L'Homme compte bien essayer d'aller voir les Giants. Dommage pour les Américains, mais la raison pour laquelle je trouve la ville si belle, c'est que justement elle n'est pas comme les autres villes américaines. Elle a un cachet européen qui lui donne son charme si particulier.

Merci à tous ceux qui ont participé, sur le blogue, par courriel ou de vive voix!

Bravo aux deux gagnants! En espérant que tout ça se concrétise, je vous tiens au courant! Je vous tiens aussi au courant pour le pied de Petit Monsieur qui déprime déjà car la relâche arrive à grands pas, et on avait organisé plein d'activités qui nécessitent malheureusement l'usage de deux jambes...

samedi 21 février 2009

Devinette

Les chances sont très bonnes pour qu'à la fin des classes, on prenne l'avion pour un séjour dans une des plus belles villes des États-Unis.

Maintenant, en attendant que ça se confirme, je vous lance la devinette : quelle est, selon vous, la plus belle ville des États-Unis?

J'attends vos réponses et je dévoilerai le gagnant, s'il y en a un, lundi soir!

Bon weekend!

vendredi 13 février 2009

Je me souviens

Les gens de la génération de mes parents se souviennent tous de ce qu'ils faisaient quand ils ont appris l'assassinat de JFK. Ou quand le premier homme a (soi-disant) marché sur la lune.

Moi, je me souviens du 11 septembre 2001. Je me souviens d'avoir vu en direct, avec ma fille de 1 an, l'avion s'écraser dans la 2eme tour.

Je me souviens d'avoir appris en direct la mort de Lady Di après avoir passé une nuit complète à revoir les images de l'accident.

Je me souviens de la disparition de JFK jr.

Je me souviens de la chute du mur de Berlin.

Je me souviens aussi, même si j'étais très jeune, de la mort de Gilles Villeneuve.

Je vous jure que je me souviens aussi d'avoir regardé brûler le pavillon des États-Unis de l'expo 67 (la grosse boule de métal) de la fenêtre du salon où j'habitais de l'autre côté du fleuve et j'avais seulement 2 ans.

Et évidemment, je me souviens du 6 décembre 1989. Polytechnique.

J'étais étudiante au Cégep, je pouvais compter les mois avant mon entrée à l'université. Ce soir-là, je gardais deux petites filles. Près de chez moi. À quelques kilomètres seulement de la Polytechnique. Si près et si loin en même temps.

Le film est percutant. D'abord, le choix du noir et blanc est un coup de maître. L'accent est mis sur la sobriété. Sur l'événement et non le tueur. Sur le drame et non la boucherie. J'avais littéralement la bouche sèche et le coeur qui battait la chamade quand il est entré dans la classe. L'angoisse est toujours à son paroxisme quand on sait ce qui s'en vient.

Trouvez-moi UN SEUL gars qui pourrait affirmer aujourd'hui sans mentir qu'il serait resté ou retourné dans la classe. Jamais. Parce qu'ultimement, chacun veut sauver sa peau. C'est normal. Ne condamnons pas les gens qui ont voulu survivre.

Et c'est quoi, la controverse? Pourquoi on ne voudrait pas se souvenir et rendre hommage aux victimes? Pourquoi on n'en profiterait pas pour se souvenir de la chance inouie qu'on a d'avoir l'opportunité d'étudier ce qu'on veut? De faire ce qu'on veut de notre vie? Que malgré ce détraqué, les femmes ont montré de quoi elles étaient faites en choisissant d'aller en génie. En n'abandonnant pas. Et nous, celles qui suivent, nous souviendrons toute notre vie. Que quelques mois nous séparaient de la même situation. Que le malheur s'est acharné sur d'autres que nous. Que nous avons eu une sacrée chance.

Que malheureusement encore, la femme gêne et dérange. Mais qu'elle continuera de se battre et de prendre sa place. Qu'elle ne pliera pas devant l'intimidation.

Et pour nos enfants, nos filles surtout, on se souviendra.

jeudi 12 février 2009

L'Hurluberlu

Il a commencé tard dans le métier. Il doit peser 100 livres mouillé. Il a une toison brocolienne. L'avez-vous reconnu? C'est André Sauvé. Et je suis allée voir son spectacle hier soir.

J'ai entendu tous les gens du métier dire que c'était le spectacle de l'année. Des textes brillants. Un humour déjanté, déstabilisant. Le Yvon Deschamps de son époque.

Je suis ce qu'on appelle un "tough public". Des spectacles d'humour, j'en ai vus un et un autre. Des émissions d'humour, j'en ai écoutées à la pelle. Il me faut vraiment quelque chose de nouveau et d'étonnant pour que je m'esclaffe. Je trouve toujours les gags prévisibles. Bref, je suis difficile.

Encore hier soir, pendant que toute la salle se tapait sur les cuisses, j'étais peut-être la seule à ne pas rire. Pas que ce n'était pas drôle. Mais un peu trop déjà vu, un peu trop prévisible.

Les quelques extraits vidéo étaient drôles. La deuxième partie, largement supérieure à la première. Il aurait dû terminer le spectacle avec le sketch de l'épicerie, son numéro le plus fort. Ben non. Il l'a fait suivre par un numéro pas si mal, mais plus faible.

Ceci étant dit, c'est son premier One Man Show. Il commence. Le potentiel est là, il s'agit seulement de trouver le bon rythme je crois. Le bon enchaînement. Deux numéros étaient assez faibles. Trop de répétition du même texte. On voyait venir ça à 100 milles à l'heure. Il en a abusé.

De plus, je déteste quand la personne sur scène fait participer le public. Il fallait se lever et s'asseoir à répétition, quel niaisage. Mais les gens étaient contents. Ils le faisaient en riant. Moi je veux juste aller voir un show. Pas faire partie du show.

Tout le monde est sorti de la salle, complètement enchanté. Tout le monde a adoré. Tant mieux. Il a atteint son objectif. Mais moi, qui suis difficile, j'ai bien aimé. Sans plus. J'étais surtout contente d'avoir une sortie avec l'Homme, même si c'était un mercredi soir.

J'espère que son deuxième spectacle sera un peu plus peaufiné. Son univers est complètement cinglé, j'avais hâte d'y pénétrer, mais une fois rendue dans les couloirs de son esprit, ce n'est pas si cinglé que ça.

Ou peut-être est-ce moi qui le suis trop???

mercredi 11 février 2009

Taguée

Ma copine, qui écrit elle aussi son blog, s'est prêtée à un petit jeu et m'a taguée pour que j'en fasse de même. Alors voici.

5 choses que je retiens de 2008

1. Notre premier voyage au Mexique en famille!
2. Nos vacances d'été à New York
3. Ma nouvelle cuisine
4. La création de mon blog comme lieu d'épanchement mental
5. Toutes les nouvelles personnes que j'ai rencontrées, réelles et virtuelles


5 choses que je préfère oublier de 2008

1. La mort de mon beau-père
2. Le vol dans ma voiture
3. Ma gastro-entérite aigue!
4. Que je ne sois pas allée à Prague et à Vienne avec ma douce moitié
5. La grève des autobus qui a fait de moi un véritable taxi


5 choses que je vais essayer de faire en 2009

1. Me trouver un travail ou retourner aux études
2. Sortir plus souvent en couple
3. Aller au théâtre
4. Faire le ménage de la salle de débarras au sous-sol (soupir)
5. Économiser (!!!)

Merci Fabienne pour cette idée de faire ce petit bilan. Ça permet de mettre les projets en perspective.

mardi 10 février 2009

J'en peux pus!

Je risque de déplaire à beaucoup de gens. Je risque même de me faire lancer des tomates. Pour certains, ce que je dirai sera sûrement perçu comme un sacrilège. Tant pis. Je le dis quand même. Voilà. C'est officiel.

J'en peux pus de Michel Tremblay.

Ahhhhhhhhhhh. Ça fait du bien. Ça soulage.

Je viens de finir ses deux derniers romans, La traversée du continent (encensé par la critique) et La traversée de la ville et oh malheur, il y aura bientôt une suite!!

Je pense que les gens ont tellement entendu que Michel Tremblay est un des plus grands auteurs québécois, qu'ils gobent tout ce qu'il écrit sans aucun discernement. C'est comme s'il ne pouvait rien faire de mauvais. Comme si on n'avait pas le droit de le critiquer.

Ses deux derniers livres (surtout La traversée de la ville) sont tellement ordinaires, moi qui lis à vitesse avec un grand V, ça m'a pris plus que 3 semaines à lire 150 pages. Je me suis forcée, juste pour voir si tout ça s'en allait vraiment quelque part. On pense que oui et finalement, non. Même que (sacrilège ultime pour quelqu'un qui, comme moi, ne ferait que lire toute la journée), dans La traversée de la ville, j'ai sauté plusieurs passages. Je suis allée contre ma nature tellement je n'en pouvais plus. J'ai fait quelque chose que jamais je n'aurais pensé faire. À chaque fois que j'arrivais à un passage de la vie de la jeune fille, je lisais en diagonale, en grande diagonale même.

Ceci dit, je n'ai pas dit que Michel Tremblay n'était pas un grand auteur. Il nous a donné plusieurs petits bijoux, surtout en théâtre. J'ai moi-même tenu le rôle de Germaine dans les Belles-Soeurs. Quel beau cadeau.

À quoi pensait-il en écrivant ces deux derniers récits? Si au moins il les avait basés sur la vraie vie de Rhéauna, ça m'aurait peut-être accrochée! Le personnage est vrai, mais son histoire ne l'est pas. Complètement inutile. Et l'histoire ne raconte rien. C'est vite fait, il a plogué des sites de quelques provinces canadiennes pour nous fermer la trappe et pour qu'on pense qu'il a fait ses recherches. Facile.

Pas besoin de vous dire que je ne vous recommande pas ces deux livres. Je ne lirai pas le troisième non plus. Et je pense que je prendrai une grande pause de Michel Tremblay. Le plus beau est derrière lui.

Des fois, il faut savoir s'arrêter au bon moment.

mercredi 4 février 2009

Le Paravent

Je ne sais pas si ça se passe comme ça dans toutes les écoles. Je ne sais même pas si ça se passe comme ça dans toute NOTRE école. Mais dans la classe de Petit Monsieur, il y a un paravent.

Objet décoratif? demanderez-vous. Ou encore, séparation visuelle entre le coin lecture et la classe peut-être?

Non.

Le paravent, c'est pour isoler les "cas". Ceux qui bougent trop, ceux qui n'écoutent pas, ceux qui ont de la difficulté à se concentrer, ceux qui se font toujours crier après, ceux qui dérangent.

Lundi, après l'école, Petit Monsieur avait un air désemparé. Il entre, il s'assoit dans l'entrée et ne bougeait pas. Il n'a pas pris la peine de retirer son habit de neige tellement il était découragé. Il restait là, assis, pendant que je parlais à sa soeur. Au bout de 5 minutes, il n'avait pas encore bougé. Je vais le voir pour lui demander ce qui se passe.

Petit Monsieur : J'ai pas eu une bonne journée.
Maman pieuvre : Qu'est-ce qui s'est passé?
Petit Monsieur : Ben j'écoute pas.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Maman pieuvre : Ben écoute!
Petit Monsieur, les yeux pleins d'eau : Mme G. m'a crié après! Pour la première fois! Elle a dit ta tête est pas dans la classe! Tu vas retourner en maternelle vu que tu écoutes pas bien!
Maman pieuvre : Elle a dit ça? Pour vrai?
Petit Monsieur, outré : Oui!
Maman pieuvre : Tu étais dans la lune, c'est ça?
Petit Monsieur : Oui. Elle m'a envoyé derrière le paravent où les tannants vont tout le temps.

Ouf. L'insulte suprême. Petit Monsieur est loin d'être tannant. Il se plaint d'ailleurs des amis qui font des conneries. Il réussit bien, il ne dérange pas les autres, il comprend vite, son problème, comme je l'ai expliqué au début de l'année dans ce blogue, c'est qu'il n'est pas assez occupé. Il termine vite, comprend vite et il décolle. Où va-t-il pendant ce temps? Que se passe-t-il dans sa tête? Je ne saurais le dire.

Mais il me semble que 2 et 2 font 4. Un enfant qui a presque toujours 100%, qui ne cause pas de problème et qui est dans la lune, si j'étais prof, il me semble que je verrais qu'il s'ennuie!

Bon.

Hier, mardi, il revient de l'école aussi piteux. Il était encore allé derrière le paravent. On dirait que même physiquement, il s'en ressent. Il a le dos un peu courbé, n'est pas fier de lui. Il est déçu. Il était même inquiet de partir ce matin, tout à coup il allait encore derrière le paravent!

En tous cas, à date, la méthode du paravent n'est pas très efficace. S'il est dans la lune, qu'est-ce que le fait d'être derrière le paravent va changer? Ça va être pire! Il voit rien. En plus, il est allé hier parce que Mme G. a dû lui répéter de faire son sac.

J'ai hâte qu'il vienne manger ce midi. Je lui ai dit tu vas voir, tu vas revenir et tu vas être content de me dire que tu as écouté! Que tu n'es pas allé derrière le paravent!

Il m'a crue. Quelle pression!