mercredi 30 juin 2010

La sagesse

Hier midi, Petit Monsieur voit une publicité de crème glacée super décadente. Il déclare :

- Ça serait mon rêve de goûter à cette crème glacée!

Silence.

Fillette : Moi, mon rêve ne peut pas se réaliser.

Re-silence.

Maman pieuvre, avalant fort : C'est quoi ton rêve?
Fillette, la mine basse : De ne plus avoir le diabète.
Maman pieuvre : C'est pas vrai, peut-être un jour il va se réaliser ton rêve. Avec toute la recherche qu'il y a, peut-être une fois adulte on va apprendre que le diabète peut se guérir.
Fillette : ...
Maman pieuvre, tout bas : Moi aussi c'est mon rêve.
Fillette, un peu en colère : Tu aimerais pas ça, Maman!
Maman pieuvre : Quoi?
Fillette : Avoir le diabète.
Maman pieuvre : J'aimerais TELLEMENT mieux que ça soit moi au lieu de toi!
Fillette, écarquillant les yeux : Tu voudrais avoir une maladie??????
Maman pieuvre : Ben c'est pas que je la veux, mais si je pouvais choisir demain matin, j'aimerais bien mieux que ça soit moi!
Fillette : Pourquoi?
Maman pieuvre : Ben tu es une enfant! Aucune maman ne veut que son enfant soit malade! Moi je suis une adulte, ça serait plus facile pour moi il me semble. Tu ne mérites pas ça. Je changerais de place avec toi n'importe quand.
Fillette, songeuse : Non, je voudrais pas.
Maman pieuvre : Quoi?
Fillette : Je voudrais pas que tu aies le diabète. J'aime mieux que ça soit moi.

Gulp.

mercredi 23 juin 2010

Moi dans 20 ans, par Petit Monsieur

À l'école, Petit Monsieur a dû écrire un texte sur ce qu'il ferait dans 20 ans et le présenter devant la classe. Je vous mets son texte intégralement, sans changer une virgule ou une faute d'orthographe (d'ailleurs, il est fort en orthographe mon poussin).



Moi dans 20 ans

Quand je vais avoir vingt-huit ans, je voudrais être un grand ingénieur en mécanique (c'est tout un progrès par rapport à ceci!!). Je voudrais annoncer des bonnes nouvelles au journal. Je vais inventer des nouvelles choses inconnues et incroyables.
Je serai célibataire et je vais habiter à Montréal. Mes deux loisirs préférés quand je vais être grand, ça serait le soccer et le baseball.
Maman pieuvre : À Montréal?
L'Homme, en même temps : Célibataire????
Je regarde l'Homme, constatant que sa plus grande inquiétude par rapport aux projets de Petit Monsieur ce n'est pas qu'il déménage loin de nous, mais bien qu'il souhaite faire sa vie seul (ou peut-être aura-t-il une panoplie de conquêtes, mais ne voudra pas être dans une relation stable...)
Petit Monsieur : Oui, à Montréal, parce que je veux une maison avec un toit cathédrale.
Eh bien, il sait ce qu'il veut celui-là!
Maman pieuvre : Il y en ici aussi!
Petit Monsieur, trouvant que sa mère ne comprend rien : Mais je veux une BELLE maison.
Je ne prends pas ça personnel du tout...
L'Homme : Pourquoi tu veux être célibataire?
Petit Monsieur : Parce que je veux habiter en appartement avec mon ami D. et on sera colocs!
Oh boy. Ça promet.

samedi 19 juin 2010

Accessoire pratique

L'autre matin, j'étais assise avec Petit Monsieur en train d'écouter Bugs Bunny à la télé. Ne me demandez pas pourquoi, mais le matin, sur la chaîne Télétoon (canal pour enfants), il y a des messages publicitaires de produits d'hygiène féminine.

Aussitôt les premières explications sur les vaginites à levure et sur les bienfaits de certaines crèmes, je m'empresse de changer de poste pour éviter des questions auxquelles je n'ai pas vraiment le goût de répondre un samedi matin à 7 h 30.

Sauf que l'autre jour, j'étais en train de préparer mon café. Une fois revenue dans le salon, Petit Monsieur me dit :

- J'aimerais ça avoir ça.

Je lève les yeux vers la télévision. Les dernières images d'une jeune femme à cheval défilaient sous mes yeux. Aussitôt la promenade équestre terminée, on la voit qui patauge allègrement dans un beau lac. Aussitôt sortie de l'eau, elle enfourche son vélo et part à l'aventure, chevelure au vent.

Oui. Vous l'avez deviné. Une annonce de tampons.

Maman pieuvre, s'étouffant dans son café : Mmmppfffffffffff!
Petit Monsieur : C'est quoi exactement?
Maman pieuvre, se demandant pourquoi elle est sortie du lit au juste : Euh, des tampons.

Appelons les choses par leur nom quand même.

Petit Monsieur : J'aimerais ça en avoir pour ma fête. Ça nous aide à nager, à faire du vélo plus vite, on peut faire de l'équitation...

Maman pieuvre, qui n'en revient pas comment les enfants sont influencés par la publicité et qui a décidé sur-le-champ qu'à 8 ans, les petits garçons ne sont pas obligés d'en connaître autant sur le système reproducteur féminin : C'est juste pour les filles ados et adultes.

Petit Monsieur : Ah.

Maman pieuvre, retenant son souffle : ...

Petit Monsieur, songeur : Ça doit être parce que les filles sont moins bonnes en sports.

Ouais. Ok. Pour cette fois-ci, ça m'arrange.

mercredi 16 juin 2010

La carrière de Fillette

Comme c'est ironique...

Mon dernier billet parlait de Fillette qui était découragée de l'école et qui m'a dit qu'elle ne travaillerait jamais.

Aujourd'hui, en revenant de l'école, elle me dit : Maman! Mon texte sera au musée!

Les élèves de 4e ont des examens du Ministère. Pour l'examen de français, il s'agissait de rédiger un conte à propos d'une vieille clé du 18e siècle. Plusieurs critères étaient évalués : originalité, organisation et structure du récit, vocabulaire, grammaire et orthographe et j'en passe.

Les meilleurs récits devaient être acheminés à Montréal pour être exposés dans un musée de l'histoire du Québec.

Deux histoires ont été choisies, dont celle de Fillette.

Elle me l'a racontée, je ne l'ai même pas vue parce que c'est un examen. Je devrai la lire comme tout le monde, une fois qu'elle sera affichée sur le site Web du musée en question.

Elle était très fière d'elle (ça fait changement!). Et nous aussi! J'ai bien hâte de lire son conte.

À 9 ans, être une auteure lue par un large public, c'est tout un événement! Et disons que ça fait du bien à son moral...

jeudi 3 juin 2010

Futur obscur

Fillette : Je déteste l'école!

Ah non. Pas ça.


Maman pieuvre : C'est presque fini l'école, tu auras un long congé ensuite.
Fillette : C'est inutile de toute façon.
Maman pieuvre : Est-ce qu'il s'est passé quelque chose? As-tu eu un mauvais résultat?
Fillette, s'impatientant : J'ai le droit de ne pas aimer l'école même si j'ai des bons résultats!!!



Okééééé....

Maman pieuvre, s'armant de patience : Oui, c'est vrai, mais...
Fillette, l'interrompant : Il n'est pas toujours obligé de s'être passé quelque chose pour que je dise une opinion NÉGATIVE!!!
Maman pieuvre : Ok, peut-être tu as juste passé une plus mauvaise journée, ou tu es fatiguée ou tu...
Fillette : Non! C'est comme d'habitude, je déteste toujours l'école. De toute façon, j'achève.
Maman pieuvre, incrédule : Euh, tu achèves quoi au juste?
Fillette : Ben l'école!
Maman pieuvre : Oui, il reste quelques semaines et malheureusement, tu as le droit de ne pas aimer ça, mais tu en as encore pour quelques années à...
Fillette : Non justement.
Maman pieuvre : Ben c'est obligatoire l'école.
Fillette : Mais moi je vais devenir une artiste donc j'irai pas à l'école longtemps.
Maman pieuvre : ...
Fillette, me toisant du regard : C'est ça.
Maman pieuvre : Ben l'école d'arts, tu penses pas que ça existe?
Fillette : L'école d'arts?
Maman pieuvre : Ben oui, présentement tout le monde fait la même chose à l'école, mais plus tard, tu vas choisir exactement ce que tu veux apprendre et LÀ tu vas aimer ça. Ça sera ton choix et si tu choisis quelque chose que tu aimes et qui te passionne, tu vas être très heureuse de faire ça à tous les jours!
Fillette, incertaine : Hmm...
Maman pieuvre : Tu vas voir!
Fillette, très pragmatique : Ça dure combien d'années l'école d'arts?
Maman pieuvre : Je sais pas, j'ai aucune idée.
Fillette : Si je vais à l'école d'arts, je n'ai pas besoin de faire des maths d'abord.
Maman pieuvre : Euh, tout le monde fait des...
Fillette s'impatientant de nouveau : Bon je fais des maths pour rien ça veut dire!!!
Maman pieuvre : Dans la vie, tout le monde doit savoir compter. Peu importe ton boulot.
Fillette : Ben moi je travaillerai pas d'abord.

Ouf.

mardi 1 juin 2010

Paris ou New York?

Il y a quelque temps que j'ai le goût de comparer ces deux grandes villes. Elles sont incomparables, me direz-vous. Peut-être.

Bien que New York compte 4 fois plus d'habitants que Paris, ces deux villes ont plusieurs points en commun.

Les gens :

À Paris, on les dérange. On empiète sur leur territoire.
À New York, ils se foutent complètement des autres. Combien de fois est-ce qu'on s'est faits rentrer dedans sur le trottoir, les gens vous poussent, vous tassent, c'est tout à fait normal.


Les conducteurs :

Dans les deux villes, ils conduisent en fous. Sauf qu'au moins à New York, les rues ne sont pas curculaires donc on voit les voitures arriver! Pour que l'Homme décide de mettre sa ceinture de sécurité dans un taxi à New York qui roulait en plein CENTRE-VILLE à une vitesse hallucinante, ça veut tout dire.


La bouffe :

Dans les deux villes, pour vraiment bien manger, il faut avoir de l'argent. Mais j'avoue qu'à New York, la marche est haute entre bouffe américaine prévisible et huileuse et bonne bouffe un peu plus raffinée. Quoique j'ai connu des entrecôtes parisiennes qui auraient pu facilement faire office de pneu de secours. À prix élevé par surcroît. J'aime par contre beaucoup mieux m'acheter une crêpe bretonne enduite de Nutella sur un coin de rue de Paris qu'un hot dog ou une brochette de viande suspecte sur un coin de rue pollué de New York.


La ville :

Le point qui ne peut être comparé je crois. D'un côté, une ville américaine dont le centre-ville ressemble à Tokyo avec ses panneaux publicitaires lumineux et son manque d'espace. De l'autre, une ville riche en histoire et en architecture qui manque tout autant d'espace, mais dont l'attrait visuel ne peut être comparé.


La propreté :

À New York, souvent, en tournant un coin de rue, une odeur d'urine nous assaille les narines.
À Paris, les crottes de chien jonchent les trottoirs. Mais je trouve que ça sent meilleur. Peut-être parce que la ville est moins populeuse?


Les attrape-touristes :

Paris remporte la palme. 1 euro pour aller se soulager la vessie, des bohémiens qui nous harcèlent partout, à New York, même les sans-abri se foutent des gens, ils ne demandaient jamais d'argent.


Le métro :

À New York, il fut un temps où le métro faisait peur. Des graffitis partout, des déchets jonchant les quais, etc. Maintenant, les graffitis ont disparu, mais il fait TELLEMENT chaud sur les quais!!! De plus, d'excellents musiciens se donnent en spectacle et le monde du spectacle souterrain est devenu très régimenté dans cette ville. Il existe une association des musiciens du métro, il y a même des auditions et des heures de prestations. Pas comme à Montréal où un simple homme édenté aux vêtements troués peut jouer de la bombarde ou du gazou et placer un vulgaire sac de papier brun en guise de ramasse-pourboires.

À Paris, des bohémiens jouent parfois de l'accordéon dans les wagons du métro (typique!!), mais je n'ai pas vu de spectacles sur les quais des stations. J'ai par contre été témoin de spectacles à l'intérieur des wagons quand deux inconnues se sont ouvertement engeulées parce que l'une d'elle avait soi-disant bousculé l'autre. Très entertaining.


Les spectacles :

À Paris, tout est un spectacle. Les habitants sont très férus de variétés (on n'a qu'à regarder la télévision française en soirée!!). Par contre, pour nous, Nord-Américains modernes, leur entertainment fait un peu vieux jeu.

À New York, il y a Broadway. Et les spectacles Off-Broadway sont aussi bons. Que dire de plus?


Les musées :

Bien que Paris représente pour moi le rêve de tout amateur d'art qui se respecte, j'ai été très impressionnée par le Metropolitain Museum of Fine Arts et le Museum of Modern Arts de NY. Encore une fois, en raison de la modernité de la ville, certaines structures ne se retrouveraient jamais à Paris.


Le coût de la vie :

Trop élevé pour les deux villes. Les chambres d'hôtel parisiennes sont excessivement restreintes pour un prix étonnament élevé. À New York, pour être bien situé, il faut être conscient qu'on va devoir se ruiner, sinon on se retrouve dans un quartier malfamé à l'autre bout de l'île et on ne peut qu'espérer ne pas trop se faire remarquer. Ce qui sauve New York, c'est le dollar américain qui est beaucoup plus avantageux que l'euro.


Le fanatisme :

Bien que les Parisiens soient amateurs de foot (on peut en juger par les innombrables ligues et associations de football (leur soccer)), je crois que je n'ai vu personne arborant les couleurs d'une équipe. Par contre, à New York, une personne sur deux porte quelque chose à l'effigie des Yankees, que ça soit un touriste, un New-Yorkais ou un Américain d'un autre état. Leur amour pour le baseball, et plus particulièrement les Yankees, n'a d'égal que leur amour pour leur patrie.


Bref, ces deux villes hautes en couleurs se ressemblent sur certains points, et diffèrent sur d'autres. N'empêche que ce sont les gens qui forment l'âme d'une ville. Qu'on se le tienne pour dit!