jeudi 29 avril 2010

Question piège

Aujourd'hui, j'ai eu une longue entrevue et un examen pour un poste important au sein d'une grosse entreprise. Tout se déroulait assez bien jusqu'à ce qu'on me pose une question piège :

Homme responsable, en anglais : Dites-moi, pourquoi notre entreprise vous intéresse-t-elle? Nous venons de publier notre pire rapport annuel de notre histoire, nos affaires vont plus mal que jamais, nous venons de réduire nos effectifs, qu'est-ce qui vous attire chez nous?

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ben... vous avez affiché un poste qui m'intéresse???

Alors je fais un petit concours : quelle est la pire question d'entrevue qu'on vous ait jamais posée?

mercredi 28 avril 2010

La vita è bella

Je suis très contente aujourd'hui.

Premièrement, il ne neige pas (qui aurait pensé dire ça un 28 avril!!!)

Deuxièmement, j'ai réservé mes billets d'avion et l'hôtel pour 4 jours à New York avec l'Homme. J'ai même déjà réservé nos billets pour un spectacle off-broadway.

Troisièmement, en fin de semaine c'est la fête de Petit Monsieur et oui, il devrait pleuvoir, MAIS, j'ai trouvé un endoit à l'intérieur pas loin, pas cher où tous les petits monstres pourront s'éclater.

Quatrièmement, j'ai appris hier soir que Petit Monsieur aura un solo lors de son spectacle de chorale de la semaine prochaine. Comme j'ai hâte d'entendre ça!!

Cinquièmement, ma piscine est ouverte!! Ça sent l'été pas loin...

Sixièmement, ben, rien, c'est quand même bon, non?

Tout ça malgré le fait que j'ai une migraine aujourd'hui, que j'ai appris que je devrai changer la toile de ma piscine à la fin de l'été, que j'ai une entrevue importante demain et que je ne suis pas prête, que j'ai deux pages à rédiger pour vendredi et que je n'ai pas commencé, que je n'ai rien pour souper ce soir et qu'en plus je n'ai pas la voiture, que l'Homme arrivera tard (encore) et qu'en plus il quitte lundi pour une semaine à Paris.

C'est pas grave. Je prends une graaaaaaaaaannnnnnnnnde respiration. J'ai une belle journée bon et c'est tout.

vendredi 23 avril 2010

L'école, c'est casse-pieds

Constat no 4 : Avoir des enfants à l'école gâche la vie des parents.

Quand les enfants sont bébés, on se sacrifie beaucoup. On sacrifie notre sommeil surtout. Notre vie de couple. Notre vie sociale. Tout tourne autour de l'horaire du petit. Quand il boit, quand il doit faire sa sieste. On accepte cette existence, car on s'y attendait. C'était prévu. Et surtout, c'est temporaire.

Quand les enfants sont bébés, nos sorties en famille sont courtes et pas trop loin. Elles nécessitent une remorque pleine à craquer des choses du bébé. Aller deux heures au parc et tous en revenir vivants constitue une réussite totale.

Quand les enfants grandissent, on se dit enfin! On sort plus loin, plus longtemps, on leur fait découvrir d'autres endroits. Quand ils ne font plus de sieste, c'est le bonheur total, on peut partir tout l'après-midi, même toute la journée!! Wow.

Mais quand ils commencent l'école... ouch.

Les enfants à l'école ont des responsabilités (qui nous incombent, aussi bien l'avouer). Les devoirs. Les travaux d'équipe. Les présentations. Ils doivent se coucher tôt parce qu'il y a de l'école demain. Ils ne font pas de vélo après souper parce que les devoirs ne sont pas finis. La fin de semaine, c'est les cours de natation. Les recherches à la bibliothèque. Bref, avec le début de l'école, les enfants deviennent des êtres à part avec leurs propres occupations.

Et surtout, surtout! Maman ne peut plus rien faire.

Non.

Ça y est. C'est l'heure du bitchage.

La première semaine de mai, l'Homme retourne à Paris (et oui, j'ai bien hâte de partager ses anecdotes parisiennes avec vous!!!)

Mais moi, y vais-je????

Non. Et pourquoi pas? me demandez-vous, les yeux pleins de sollicitude.

Parce que. La première semaine de mai, c'est l'anniversaire de Petit Monsieur ET cette même semaine, les enfants ont DEUX concerts de chorale.

Quand même. Pouvais-je VRAIMENT m'absenter??? Il y a des limites à l'indignité des mères, non??

Bof, ça sera pour une autre fois, non? Ben oui. J'essayais de m'en convaincre moi aussi. Jusqu'à aujourd'hui.

À la fin du mois de mai, l'Homme a une conférence à New York. En plein le lendemain d'un congé férié en plus. Hourra! ai-je pensé. Les enfants ont congé le vendredi et le lundi, ça nous ferait 4 belles journées à New York en famille! Et voilà, tout simplement, un long weekend à New York avait été prévu.

Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr.

Après avoir passé l'après-midi au téléphone et avoir tenté par tous les moyens de nous dégoter des billets d'avion, j'ai dû me rendre à l'évidence (que 4 personnes avaient vainement essayé de me faire comprendre) : il n'y avait plus de places disponibles sur l'avion le vendredi. N'importe quel avion, n'importe quel aéroport de NY.

Bon. On pouvait partir le samedi midi (arrivée vers 15h30) et revenir le lundi matin (départ 6h am!!!!). Je trouvais que ça nous laissait très peu de temps là-bas. Il n'y avait plus de places pour les départs plus tard dans la journée. Comme je ne voulais pas passer une journée et demi à NY, je me suis dit bon, ben on part le jeudi ou on revient le mardi, au pire, les enfants manqueront une journée d'école, ils ne mourront pas.

Non. Ils ne mourront pas. Parce qu'ils ne PEUVENT pas manquer.

Car voyez-vous, le mois de mai, surtout la fin du mois de mai, c'est les examens du Ministère.

Les examens du Ministère de l'éducation. Question de voir si les enfants sont complètement dans le champ ou bien s'il y a de l'espoir pour eux. Ces examens, préparés par le gouvernement, sont donnés à chaque fin de cycle scolaire. Et coudonc, mes DEUX enfants sont en fin de cycle.

Soupir.

Alors si vous croyez que quand vos enfants iront à l'école, vous serez libres, j'ai des petites nouvelles pour vous.

Vous ne l'aurez jamais été si peu.

mardi 13 avril 2010

Les zèlées

Ça serait un bon titre de film, non? Au lieu des bronzés, les zèlées.

Constat no 3 : Les employées des bibliothèques municipales croient qu'elles sont à la tête d'un EMPIRE.

Aujourd'hui, j'avais décidé de faire un saut à la bibliothèque municipale afin de renouveler ma carte et de me choisir quelques bouquins. Comme je n'ai plus rien d'intéressant à lire, au lieu de courir à la librairie pour de nouvelles provisions, je me suis dit que je profiterais d'un service municipal.

Ouf. Quelle décision. Je ne m'en suis pas encore remise.

Arrivée à la bibliothèque, une dame derrière le comptoir servait un homme, tandis que deux autres dames derrière le comptoir discutaient tranquillement, probablement de choses d'une importance capitale au classement des livres sur les étagères.

Je me mets en ligne derrière l'homme. Lorsque mon tour arriva, je dis à la dame que je dois renouveler ma carte. Elle me regarde comme si j'étais complètement perdue et me dit :

- Il faut aller aux inscriptions.

Et en me disant cette brève phrase, elle pointe l'endroit où je dois me rendre. Et tenez-vous bien, pour m'y rendre, j'ai dû me déplacer de deux pas vers la gauche.

Après cette longue marche (!!!!!!!), j'avais pris pour acquis que la dame s'occuperait de ma carte. Non. Elle classait des petits papiers dans un tiroir en m'ignorant.

Les deux autres discutaient toujours, feignant être débordées, débattant probablement de l'angle du soleil sur les étagères de périodiques entre 10 h et 10 h 20.

Finalement, la même dame se place devant moi et me demande ma carte, une preuve d'adresse, mon numéro de téléphone, la raison de ma demande (!!!!) et j'en passe. Pire qu'une demande de passeport. Tout ça pour me signaler qu'ils sont en manque de cartes, que de toute façon je n'aurai pas de noouvelle carte, et elle appose une étampe sur mon ancienne carte, étampe qui devrait, selon elle, me donner le privilège d'emprunter tout ce que je veux.

Bon. Une bonne chose de faite. Alors je me dirige vers les étagères des nouveautés. J'y trouve un roman d'Indridason que je voulais lire depuis un certain temps. Et tout à coup, un éclair de génie : et pourquoi pas en emprunter quelques-uns du même auteur afin de profiter de l'évolution des personnages?

Ravie de ce moment de lucidité passagère, je me dirige vers les étagères de romans en français. Un coup d'oeil me permet de constater qu'ils sont classés par ordre alphabétique. Il n'y a pas d'Indridason. Bon, vu que c'est un auteur suédois, peut-être y a-t-il des versions anglaises de ses romans. Et je sautille jusqu'aux étagères de livres en anglais, où une autre employée était à quatre pattes dans la rangée en train de classer des livres. Je lui demande :

- Pardon, les romans sont bien classés par ordre alphabétique?
Employée supérieure : Oui, mais par ordre alphabétique de nom de famille!

...

Ah ben oui, contrairement à toutes les autres bibliothèques, où ils sont classés par ordre alphabétique de prénom de l'arrière-grand-oncle.

Je me rends dans les I, pas d'Indridason. Je soupire.

Employée supérieure : Vous cherchez quoi?
Maman pieuvre, lui montrant le roman qu'elle a pris dans la section nouveautés : Des livres d'Indridason, il y en a pas.
Employée supérieure, pointant le livre que je tiens entre mes mains : Ben vous en avez un là!
Maman pieuvre : ...
Employée supérieure : ...

Maman pieuvre : Oui, mais j'en voudrais D'AUTRES.
Employée supérieure : Vous voulez en lire combien à la fois?
Maman pieuvre : Mais je vais les lire un à la suite de l'autre! Et de toute façon, je vais lire les livres quand je veux, à la vitesse que je veux!
Employée supérieure : Pas besoin de vous fâcher, de toute façon, je peux rien faire, on en a pas d'autres. Vous pouvez faire des suggestions, c'est la bienvenue.
Maman pieuvre : Ah oui?
Employée supérieure : Oui, retournez au rez-de-chaussée et discutez avec la dame derrière le comptoir...
Maman pieuvre : Aux inscriptions?
Employée supérieure : Mais nooooooooooooooonnn! À côté de la boîte de suggestions! Chaque chose à sa place, madame. Tout est super organisé ici, tout le monde a sa fonction, c'est comme ça qu'on réussit à s'en sortir.

Parlant de sortir, je me suis dépêchée de le faire. Avec un seul livre.

Je SUGGÈRE plus de livres d'auteurs étrangers.

lundi 5 avril 2010

La gaffe

Chers lecteurs, comme vous pourrez le constater, Maman pieuvre n'écrit pas simplement pour vanter les prouesses de ses pieuvrons ou pour rigoler des autres habitants de cette planète. Eh non. Je raconte aussi les mauvais coups. Les événements honteux. Les pieds dans la bouche.

À la suite de ce congé pascal ainsi que d'une escapade de deux jours en famille, une visite à l'épicerie s'imposait. Je dirais même plus, urgeait.

J'étais tranquillement absorbée par le tâtonnement méticuleux de pêches étrangement grosses pour la saison, quand j'entendis mon nom. Sortant de ma torpeur, je me retourne et aperçois une maman de l'école de mes enfants que je n'ai pas vue depuis plusieurs mois.

Maman pieuvre : Ah salut! Comment ça va?
Autre maman : Bien et toi?
Maman pieuvre : Bien!

Et on se range près de l'étalage des clémentines à bout de souffle (les clémentines, pas nous!!) pour placoter un peu. Autre maman arborait une nouvelle coiffure, une jolie coupe de cheveux dégradée, des mèches de couleur bourgogne encadraient son visage. Comme j'ai toujours vu cette maman avec son style un peu... voyons, comment dire... absent... ou plutôt à la va-comme-je-te-pousse, je n'en pouvais plus, je me DEVAIS de la complimenter sur ce changement qui, à mon humble opinion de mère qui ne s'arrange pas vraiment non plus, lui allait à ravir.

Maman pieuvre : Tes cheveux sont tellement beaux!
Autre maman : Merci.
Maman pieuvre, qui n'en a pas assez dit : Ça te va bien cette coupe, et la couleur aussi! Tu as bien fait de faire changement. Tu as fais faire ça dernièrement?

Et là, asseyez-vous bien, j'en tremble encore simplement en l'écrivant.

Autre maman, baissant un peu le ton : Ben... c'est une perruque...

Bon. Y a-t-il un trou quelque part? Un pont duquel me jeter? Un train qui s'approche devant lequel m'élancer? Quelque chose? Quelqu'un pour me sauver de mon propre fouillis? AU SECOURS!

Je vous implore, chers lecteurs, car je vais descendre pas mal dans votre estime, si cela est possible. Car il y a quelques mois, on m'avait informée que cette maman combattait rien de moins qu'un cancer du sein.

Et oui.

C'est moi. Maman pieuvre et sa grande gueule.

C'est moi, la reine de la diplomatie. De la solidarité féminine.

Un cancer. Cette dame faisait tranquillement ses courses, voulait probablement seulement me piquer un brin de jasette. Et moi. Que dire de plus? Quelqu'un que je vois depuis huit ans, que je n'ai jamais complimentée de ma vie, je complimente quoi? sa postiche.

Donnez-moi un fer, et je le tournerai dans votre plaie. Donnez-moi de l'huile, et je la jetterai sur votre feu.

Pour ma défense, elle avait l'air tellement bien, elle n'avait pas l'air malade du tout.

Maman pieuvre, tentant de ne pas bégayer : Eh bien tu m'as bien eue! Je n'aurais jamais deviné! Elle est tellement belle la perruque, je pensais que c'était tes cheveux! En plus, tu as l'air en forme, tu as tes sourcils, tu n'as pas l'air malade du tout!

Et c'est ce dernier commentaire, je crois, qui a fait en sorte qu'elle ne m'a pas administré de baffe. Elle m'a même fait un grand sourire. Elle était contente.

Et j'étais sincère.

C'est souvent par leur comportement durant les épreuves qu'on voit la grandeur des gens. Autre maman est une bien grande dame.