mardi 17 novembre 2009

Les batailles ou la guerre?

S'il y a une chose que j'ai apprise en devenant maman, c'est de choisir mes batailles. On ne peut pas toutes les gagner. On ne peut même pas toutes les mettre en jeu. À notre insu, nos fins stratèges nous tirent souvent le tapis de dessous les pieds, et la première chose qu'on sait, on s'est fait avoir.

Fillette revenait de l'école. En entrant, elle hume aussitôt l'odeur alléchante de muffins aux bananes.

Fillette : Est-ce que je peux avoir un muffin comme collation?

Bon. Je réfléchis. C'était le soir où on devait souper très tôt à cause du cours de natation. Il est déjà tard. Les muffins sont gros. Si elle mange un muffin, elle n'aura plus faim pour souper. Hmmm. Les muffins sont nourrissants au moins, mais ça sera pas assez pour la natation, elle aura faim après son cours. D'un autre côté, si je lui dis non, je risque d'entendre la sempiternelle rengaine, que je veux jamais rien, que je l'empêche de tout, etc. Ai-je vraiment le goût de m'embarquer dans cette prise de bec le soir de la semaine où on est le plus occupés? Après tout, pourquoi les ai-je faits, ces foutus muffins? C'est pour qu'ils soient mangés. Ma décision est prise. Je suis fière de moi. C'est ça, choisir ses batailles.

Maman pieuvre : Oui, ok.

Et Fillette, de s'empiffrer allègrement d'un gros muffin tout frais sorti du four. J'avoue qu'il n'y a pas grand-chose de meilleur en revenant de l'école.

Une heure plus tard.

Maman pieuvre : Venez manger!!!!!!!!!!!! Le souper est prêt!!!!!!!!!!!

Fillette s'installe. Soupire. Chipote sa nourriture. Tasse le tout d'un côté de l'assiette. Déplace le tout de l'autre. Soupire de nouveau.

Maman pieuvre, très perspicace : T'as pas faim?
Fillette : Pas vraiment...
Maman pieuvre, faisant preuve d'une logique infaillible : Tu vois, tu as pris une trop grosse collation. J'étais pas certaine que ça soit une bonne idée, le jeudi on soupe très tôt à cause de ton cours. Et là tu n'as plus faim pour souper! Ça aurait été une meilleure idée de juste manger un fruit ou un légume, comme d'habitude.
Fillette : Ben pourquoi tu me l'as pas dit?
Maman pieuvre : Quoi?
Fillette : Ben pourquoi tu m'as pas dit ça, de manger juste un fruit ou un légume?
Maman pieuvre, qui commence à s'énerver : Bon, tu aurais dit quoi si je t'avais dit ça, t'aurais été contente que je t'empêche de manger un muffin chaud?
Fillette, haussant les épaules : Ben, c'est toi la mère.
Maman pieuvre : ...

Maman pieuvre : 0 Fillette : 1

lundi 9 novembre 2009

Paris

C'est officiel. Je me prononce. Je m'insurge. Voilà.

Je suis contre le décalage horaire.

C'est fou comme c'est dur. Surtout quand 3 jours plus tard, à peine on s'était habitués au nouvel horaire, qu'on refait le trajet dans l'autre sens! Bonjour les messages confus au cerveau.

Présentement, il est 16 h et je m'endors TELLEMENT, je ne sais pas comment je vais rester éveillée jusqu'à 21 h (peut-être 20 h même...)

Maintenant, quelques mots sur nos soi-disant cousins. Je ne parlerai pas des Français en général, car je suis convaincue qu'il y en a quelques-uns qui sont un tantinet sympas, mais plutôt des PARISIENS. Sans vouloir offusquer qui que ce soit, ce qui suit n'est absolument pas une exagération.

Impossible de demander son chemin ou de simples infos à qui que ce soit. Même les Parisiens qui oeuvrent dans le domaine du tourisme, et j'ai nommé les employés à l'hôtel, les préposés à l'aéroport, dans le métro ou dans les restos étaient dérangés par nos questions et ils ne se gênaient pas pour nous le faire sentir. Et sans tomber dans la paranoïa, je dirais même qu'à plusieurs reprises, on a eu l'impression que les (minimes) infos soutirées étaient délibérément fausses!! Alors soit ils ne connaissent rien, soit ils voulaient se débarrasser de nous au plus sacrant.

Quand l'Homme a voulu savoir à quelle station de métro il devait sortir pour son meeting et que le gars lui a répondu avec un ton cinglant La Motte-Picquet, la Motte-Picquet!!! (à prononcer à la française), il ne s'attendait pas du tout à avoir été dirigé 3 stations de métro trop loin et de devoir marcher 20 minutes avec tous ses documents à la pluie battante en stressant de peur d'arriver en retard à cette réunion internationale.

Quand je suis descendue de l'avion et que j'ai demandé à 3 personnes différentes où je devais me rendre pour prendre le train, je ne m'attendais pas à avoir 3 réponses différentes et à arpenter de long en large l'aéroport Charles-de-Gaulle avec tous mes bagages et après avoir passé une nuit blanche.

Quand on s'est informés pour les croisières sur la Seine, on ne s'attendait pas du tout à se faire (faussement) dire qu'il n'y en avait plus en novembre, et que de toute façon, une croisière le soir, on ne verrait rien!! (Je vous le jure, il nous dissuadait).

Même au musée ça a été laborieux de savoir comment se rendre à la salle des toiles de Klimt.

Des exemples comme ceux-là, j'en ai à la pelle. C'est comme si les Parisiens étaient complètement blasés de leur propre ville.

Entre 6 questions du type : Vous êtes Canadienne????, j'ai vécu 4 tentatives d'arnaque sur les Champs-Élysées, je me suis fait faire une cour enflammée par un Sénégalais qui me harcelait et qui m'a presque suivie jusqu'à l'hôtel, je me suis fait presque renverser 3 fois par une mobylette à un des nombreux carrefours giratoires.

Somme toute, un séjour court, épuisant et plein de rebondissements.

J'ai bien hâte d'y retourner!